Soutenance Anne-Sophie Maillot

Publié le 7 juillet 2024 Mis à jour le 7 juillet 2024

Télétravail, travail en flex office : Quels effets perçus de ces modes d'organisation sur l'activité de travail, la performance et la santé ?

Date(s)

le 11 janvier 2024

  • Direction : Thierry Meyer, Émilie Vayre
  • Etablissement(s) : Paris 10
  • Jury : Cécile Van de leemput, Thierry Meyer, Emilie Vayre, Edith Galy, Marc-Eric Bobillier chaumon, Sophie Prunier-poulmaire, David Giauque
  • Résumé : Depuis plusieurs années, les organisations dont le travail s’effectue dans des bureaux, s’orientent vers des modalités de travail plus flexibles. L’intérêt porté au flex office et au télétravail s’est amplifié depuis la pandémie de la COVID-19. Cette thèse vise à comprendre si ces nouvelles modalités flexibles de travail – qui couplent le flex office et le télétravail – viennent modifier l’activité de travail dans trois de ses composantes : la temporalité du travail, l’appropriation des espaces de travail et les relations professionnelles. Nous questionnerons aussi les effets de ces organisations sur la performance et la santé perçues des salariés. Selon une visée compréhensive et une approche systémique, nous avons déployé deux études. Une première étude qualitative et longitudinale, composée de deux volets, a été réalisée auprès de salariés issus d’une même entreprise du secteur tertiaire. L’objectif était de comprendre comment, depuis le premier confinement, les modifications spatio-temporelles et organisationnelles ont affecté les façons de réaliser l’activité de travail des salariés dans sa dimension temporelle et relationnelle. Puis nous avons évalué dans quelle mesure les modifications de l’activité de travail ont produit des effets sur la performance et la santé perçues des salariés. Une seconde étude a été menée auprès de salariés d’une grande entreprise industrielle française travaillant dans des locaux aménagés en flex office et effectuant 2 à 3 jours de télétravail par semaine. L’analyse de documents internes à l’entreprise, la réalisation d’entretiens semi-directifs, d’observations verbalisantes et d’auto-relevés d’interactions nous ont permis de procéder à une triangulation des données. L’objectif était de comprendre les effets du travail en flex office et en télétravail sur la temporalité du travail, la réappropriation des différents espaces de travail et les relations professionnelles en tant que ressources psychosociales. Les résultats issus de ces deux études soulignent une redéfinition de la temporalité du travail avec une fragmentation du temps. La réappropriation des espaces de travail est limitée. D’autre part, cette appropriation dépend en partie des caractéristiques spatiales du logement lorsque le travail est réalisé en télétravail à domicile. Enfin, une reconfiguration des relations professionnelles semble s’opérer. Lorsque les salariés travaillent en flex office les échanges sont principalement tournés vers les membres de leur équipe. Les échanges informels perdurent. Cependant, la fréquentation du flex office par ces salariés relève selon eux davantage du bénéfice social qu’ils vont y trouver que du besoin de venir pour y réaliser leur travail. En télétravail à domicile, les échanges paraissent plus efficaces, car ils sont plus courts, et centrés sur le domaine professionnel, mais les échanges informels diminuent. Basée par plusieurs années de coopérations, la cohésion de l’équipe est maintenue mais elle est aussi fragile dans la mesure où, la dimension relationnelle est mise à mal par des configurations de travail de plus en plus complexes qui nécessitent des efforts soutenus pour créer, maintenir et recréer des relations professionnelles pérennes. Concernant, la performance perçue, les salariés soulignent qu'elle est variable en fonction de l'espace de travail dans lequel ils réalisent leur activité (flex office ou à domicile). Ils se sentent plus performants en télétravail que lorsqu’ils travaillent en flex office. De plus, les salariés ont rapporté peu d'effets à court terme de ces modalités d'organisation flexible sur la santé au travail hormis une fatigue cognitive liée à l'utilisation intensive des technologies de l’information et de la communication (TIC). Enfin, ces nouvelles modalités flexibles de travail viennent questionner non seulement les valeurs et l’attachement à l’entreprise véhiculés en partie par les collectifs de travail, mais aussi plus globalement le rapport au travail.

Mis à jour le 07 juillet 2024