Version française / Soutenances de thèses - LAPPS
Soutenance Béatrice Sternberg
Publié le 7 juillet 2024
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Mis à jour le 7 juillet 2024
Processus sociocognitifs impliqués dans l'invisibilité intersectionnelle : le rôle de l'incongruence perçue entre les identités
Date(s)
le 26 juin 2024
- Direction : Constantina Badea
- Etablissement(s) : Paris 10
- Jury : Vincent Yzerbyt, Constantina Badea, Jessica Mange, Odile Rohmer, Andrea Carnaghi, Jessica Mange, Odile Rohmer
- Résumé : L’objectif de ce travail de recherche était d’examiner quand et comment les personnes appartenant à plusieurs groupes stigmatisés sont susceptibles de faire l’expérience d’une forme de discrimination spécifique, nommée invisibilité intersectionnelle. Après une revue systématique de la littérature (Chapitre 2), nous avons testé le rôle d’un modérateur plausible et pourtant peu examiné : l’incongruence perçue entre les identités des cibles. En prenant l’exemple des hommes gays d’origine maghrébine en France, nous avons défendu la thèse selon laquelle les personnes appartenant à de multiples groupes stigmatisés sont plus susceptibles d’être invisibilisées lorsque leurs identités sont perçues comme étant incongruentes entre elles. Dans deux séries d’études empiriques, nous avons étudié comment cette invisibilité pouvait à la fois constituer un « désavantage », au niveau des processus de mémorisation, et un « avantage » relatif, en termes de biais intergroupes. Lorsque leurs identités étaient perçues comme incongruentes entre elles, les discours des hommes gays d’origine maghrébine étaient moins bien mémorisés que ceux des autres cibles, ceci étant possiblement expliqué par une hypervisibilité de leurs identités, au détriment de la mémorisation de leurs discours (Chapitre 3). Ils étaient cependant évalués comme moins menaçants que les hommes hétérosexuels d’origine maghrébine, en partie parce qu’ils étaient perçus comme des exemplaires moins typiques du groupe des hommes Maghrébins (Chapitre 4). Dans l’ensemble, ces résultats confirment notre thèse selon laquelle l’incongruence perçue entre les identités joue un rôle dans l’invisibilité des personnes appartenant à de multiples groupes stigmatisés.
Mis à jour le 07 juillet 2024