Soutenance Chloé Touzé

Publié le 7 juillet 2024 Mis à jour le 23 juillet 2024

Pouvoir social et inconsistance cognitive : Le pouvoir social rend-il plus tolérant aux effets de l'inconsistance cognitive ?

Date(s)

le 28 mai 2024

  • Direction : Jean-Baptiste Légal, Peggy Chekroun
  • Etablissement(s) : Paris 10
  • Jury : Président / Présidente : Cécile Senemeaud, Jean-Baptiste Legal, Peggy Chekroun, Alain Somat, Gregory Lo monaco
  • Résumé : Si les individus évoluent généralement dans un environnement fluide, où les événements vont dans le sens de leurs attentes, ils peuvent parfois être confrontés à des situations inattendues, non conformes à leurs connaissances ou croyances. Par exemple, un train annoncé comme supprimé arrive en gare, ou encore un ami n’agit pas en cohérence avec ses attitudes ou comportements passés en exprimant de fortes valeurs écologiques tout en ne triant pas ses déchets). Pour un être humain motivé par un besoin de consistance (Abelson et al., 1968 ; Cialdini et al., 1995), être exposé à de telles situations est une expérience inconfortable. L’inconsistance cognitive génère en effet des affects - essentiellement négatifs - et une motivation à revenir à un état de consistance, cette dernière entraînant la mise en place des stratégies visant à rendre cohérentes les attentes de l’individu et la situation qu’il expérimente (Gawronski & Brannon, 2019). Pourtant des exemples semblent indiquer que certains individus s’accommoderaient facilement de l’inconsistance. Plusieurs scandales ou affaires politiques font penser que les individus puissants peuvent agir de façon contradictoire ou être confrontés à leurs propres inconsistances sans pour autant exprimer le malaise qu’une telle situation provoquerait chez des individus moins bien dotés d’un point de vue hiérarchique. Le pouvoir protègerait-il des effets de l’exposition à l’inconsistance ? C’est à cette question que cette thèse cherche à répondre. Le pouvoir et ses effets ont largement été étudiés en psychologie sociale, tout comme les effets de l’inconsistance cognitive sur les individus. Cependant, à notre connaissance, peu d’études ont essayé d’observer les effets du pouvoir sur la gestion de l’inconsistance cognitive. Ce programme de recherche a pour objectif de tester l’hypothèse selon laquelle le pouvoir social limiterait les effets de l’inconsistance cognitive. Le fait de détenir du pouvoir agirait alors comme un bouclier permettant de protéger les individus des effets désagréables, notamment des affects négatifs engendrés par l’exposition à l’inconsistance. Sept études destinées à tester les effets du pouvoir sur différents type de situations générant de l’inconsistance cognitive (inconsistance provoquée par des processus automatiques, visant le système de connaissance, et impliquant le soi des individus) sont présentées. Les résultats obtenus ne sont pas stables et ne permettent donc pas de valider formellement notre hypothèse générale. Toutefois, dans 2 études, un effet modérateur du pouvoir sur le niveau d’affects négatifs provoqués par l’exposition à une inconsistance a été mis en évidence. Il en est de même concernant les stratégies de compensation mises en place par les individus à la suite de cette exposition. Les contributions et limites de ces travaux sont discutés au regard des aspects processuels et émotionnels pouvant être impliqués dans leur compréhension.

Mis à jour le 23 juillet 2024